Le chemin de fer d'intérêt local naît de la loi Migneret de 1865 qui autorise les départements et les communes à concéder des lignes de chemins de fer d'intérêt local. Il faut distinguer les chemins de fer d'intérêt local des chemins de fer secondaires, issus de la réorganisation des chemins de fer de 1879 (plan Freycinet). Si les lignes secondaires intègrent souvent certaines lignes d'intérêt local, ces lignes deviennent alors d'intérêt général et sont ainsi intégrées au réseau national. En 1880, une loi sur le chemin de fer d'intérêt local (loi du 11 juin 1880) autorise la construction...
...
Le chemin de fer d'intérêt local naît de la loi Migneret de 1865 qui autorise les départements et les communes à concéder des lignes de chemins de fer d'intérêt local. Il faut distinguer les chemins de fer d'intérêt local des chemins de fer secondaires, issus de la réorganisation des chemins de fer de 1879 (plan Freycinet). Si les lignes secondaires intègrent souvent certaines lignes d'intérêt local, ces lignes deviennent alors d'intérêt général et sont ainsi intégrées au réseau national. En 1880, une loi sur le chemin de fer d'intérêt local (loi du 11 juin 1880) autorise la construction de ligne ayant un écartement plus étroit (écartement d'un mètre à 0,60 mètre) et de tramways. Cette loi définit également le mode de financement par les départements de la construction des lignes. Cela entraîne une expansion importante du réseau. La Première Guerre mondiale et l'entre deux-guerres entravent cette expansion. De nombreuses voies sont touchées et des concurrents font leur apparition comme l'autocar. De nombreuses compagnies connaissent des difficultés économiques. Le lendemain de la Seconde Guerre mondiale sonne le glas des compagnies de chemin de fer d'intérêt local (années 1950 et 1960).
L'évolution du chemin de fer d'intérêt local dans le Nord ne dément pas cette histoire générale. Les négociations et premières constructions de lignes naissent dans la seconde moitié du XIXe siècle. La chronologie de ces négociations et ouvertures de lignes a été partiellement reconstituée et est disponible en annexe. La ligne d'Anvin à Calais, construite à la fin des années 1870 et au début des années 1880, est l'une des premières lignes d'intérêt local à voie d'un mètre, c'est-à-dire ayant un écartement de rails d'un mètre.
***
La Compagnie générale des voies ferrées d'intérêt local (CGL) est instituée en 1919, fruit du rassemblement de plusieurs compagnies de chemin de fer d'intérêt local autour de l'ancienne Compagnie de chemin de fer d'Anvin à Calais. La CGL continuera au fil de son existence à absorber d'autres compagnies jusqu'à sa transformation en 1954 en Compagnie générale d'entreprises ferroviaires et routières.
L'organisation de la Compagnie se comprend également à travers l'histoire de ses ingénieurs des travaux publics, qui se chargent de la construction et de l'exploitation des lignes. Trois noms marquent l'histoire des chemins de fer d'intérêt locaux et plus particulièrement de la CGL : Level, Lambert et Dequéker. Ainsi Émile Level est en 1905 à la tête de 240 km de chemin de fer d'intérêt local dans le Pas-de-Calais qui n'en compte alors que 350. Cet ingénieur, administrateur délégué des principales compagnies de chemin de fer d'intérêt local, qui décède en 1905, laisse à la tête des compagnies et notamment de la Compagnie d'Anvin à Calais puis de la CGL son fils, Francis Level, lui aussi ingénieur. La présence de ces hommes à la tête des compagnies explique la complémentarité des lignes, et la perméabilité des dossiers entre les différentes compagnies.